Plante exotique : le manuka
Le manuka (Lactospermum scoparium), appelé aussi tea tree de Nouvelle Zélande en anglais parce que ses feuilles peuvent être utilisées pour faire du thé, est un arbuste vivace à feuilles persistantes de la famille des Myrtacées (la même que l’eucalyptus et le myrte). Il comporte des branches ramifiées en mode désordonné et ses feuilles, de forme variée, sont petites et aromatiques. Pendant la floraison le manuka produit des fleurs à cinq pétales, de couleur blanche, rose ou rouge, auxquelles succèdent les fruits, des capsules ligneuses rondes, qui persistent sur la plante pendant de nombreux mois.
Cet arbuste a un développement très rapide et peut mesurer jusqu’à 5 mètres de hauteur. Il supporte bien la chaleur intense et le froid jusqu’à – 7°, mais seulement pendant de brèves périodes et à condition d’être protégé avec des toiles ou de la paille et d’être placé en lieu abrité.
Originaire de Nouvelle Zélande, où il pousse spontanément soit sur l’île du nord soit sur celle du sud ; il est aussi présent dans certaines zones d’Australie. C’est dans ces régions-ci uniquement que sont réunies les conditions idéales pour prospérer ; il est même considéré invasif dans quelques zones, car il produit de nombreuses graines qui, très légères, se dispersent facilement. Exporté dans d’autres continents, il pousse aisément seulement dans les régions méridionales des USA et aux Hawaii ; en Italie, où il est cultivé sous serre en Sicile et sur les côtes sud, il y a espoir pour une diffusion plus large. Ailleurs, il peut trouver place dans des patios ou des endroits abrités.
Le manuka est une plante très mellifère qui attire abeilles et autres insectes pollinisateurs. Le miel qui en dérive, produit seulement en Nouvelle Zélande, a la réputation d’être presque magique : la présence d’une enzyme particulière, le méthylglyoxal, lui confère des propriétés antibactériennes, antioxydantes et antiinflammatoires. Si tous les miels contiennent une certaine quantité de cette substance, le miel de manuka en présente une proportion jusqu’à cent fois plus élevée. Cependant, une quantité élevée de méthylglyoxal inhibe l’activité antimicrobienne d’autres substances présentes dans le miel et peut déclencher des perturbations métaboliques dans le corps humain, ce qui réduit la valeur du miel de manuka. En définitive, celui-ci est-il vraiment si miraculeux pour justifier son prix exorbitant (jusqu’à 625.- francs le kilo) ?
En complément, Serge, grand connaisseur de la NZ qu’il a sillonnée pendant des semaines et des miels locaux qu’il a dégustés, nous précise : « Le prix dépend des % de manuka (UMF). Pour 250 g, c’est entre CHF 30 (10+ UMF) et CHF 1000 (1000+ UMF). »
Sources
naturale.bio
Revue SAR, novembre-décembre 2022
sabinocanyon.com
Joseph Hemmerlé, Le miel, 2022
https://www.miel-manuka.com/info/les-labels-du-miel-de-manuka-umf-iaa-oma-mgo-tpa--3.php
| Autor: | Isabella Moretti |