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Bruyères

Les bruyères sont de petits arbustes buissonneux de la famille des Éricacées poussant sur des sols pauvres. Il en existe de nombreuses espèces – plusieurs centaines – dont la floraison s’étale pratiquement sur toute l’année : juin à août pour Erica tetralix, juin à octobre pour Erica cinerea, juin à décembre pour Erica arborea, août à octobre pour Calluna vulgaris, septembre à novembre pour Erica multifolia, novembre à avril ou février à juillet pour Erica carnea, etc. etc.

En Valais c’est Erica carnea qui est la plus représentée. Appelée aussi Erica herbacea, bruyère des Alpes, bruyère des neiges ou bruyère incarnate, c’est une plante alpine qui pousse surtout sur les alpages en rive gauche du Rhône, mais aussi du côté du Bois de Finges et dans le Haut Valais.

De nombreuses variétés, qui ont été sélectionnées pour la couleur de leurs fleurs, s’adaptent parfaitement au sol valaisan. Très rustiques et décoratives, elles se vendent dans les centres horticoles et peuvent être plantées, au printemps ou en automne, au jardin, dans des parterres fleuris ou dans les cimetières ; elles s’adaptent aussi à la culture en pot.

La taille de la plupart des espèces de bruyères est inférieure à 1 m (sauf Erica arborea qui peut atteindre 3 m). Les tiges de ces arbustes sont ligneuses et ramifiées ; les feuilles, persistantes, sont insérées par 3 ou 4 sur un même point tout au long des tiges. Les fleurs sont roses, pourpres, rouges ou blanches selon l’espèce ; regroupées en grappes à l’extrémité des rameaux, petites mais très nombreuses, elles cachent le feuillage.

La floraison échelonnée, précoce ou tardive, des différentes variétés de bruyères explique la valeur de ces plantes pour les abeilles, qui en tirent de la nourriture même en période d’hivernage, lors de leurs rares sorties. Elles y trouvent du pollen, brun verdâtre, mais recherchent surtout le nectar, produit abondamment dans les glandes nectarifères situées à la base de l’ovaire des fleurs.

En Valais le miel de bruyères n’est pas récolté pur, mais entre dans la composition de certains miels de montagne ; dans les régions concernées par la floraison précoce de ces arbustes il enrichit les premières récoltes du printemps et dans celles concernées par la floraison tardive il complète les réserves d’hiver.

Un miel mono-floral de bruyères peut être récolté dans les Pyrénées ou dans certaines régions de France. De consistance très épaisse et sirupeuse, il ne cristallise que très lentement. Sa couleur est foncée, brun-roux, et a une odeur très marquée ; le goût est aussi prononcé et légèrement amer.

 

Sources

Silberfeld, C. Reeb, Les plantes mellifères, 2016

Piquée, Les plantes mellifères mois par mois, 2014

Auteurs divers, Le traité Rustica de l’apiculture, 2002

Author:Isabella Moretti
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