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Le régime de traitement recommandé contre les varroas augmente la survie des colonies

L’observance des schémas thérapeutiques recommandés contre le Varroa destructor améliore la survie des colonies d’abeilles mellifères pendant l’hiver. Faits saillants :

  • Nous avons vérifié la conformité des apiculteurs aux recommandations de lutte contre les acariens Varroa destructor.
  • Le taux d’infestation et la mortalité des colonies d’abeilles mellifères ont été mesurés afin d’évaluer l’impact de la conformité.
  • La non-conformité a entraîné des taux d’infestation d’acariens plus élevés et la mortalité des colonies.
  • Une colonie avait jusqu’à 25 fois plus de risques de mourir lorsqu’elle n’était pas traitée comme recommandé.
  • La communication de l’impact des écarts par rapport aux recommandations améliore la conformité.

Abstract

L’acarien ectoparasite Varroa destructor affecte négativement la santé et la survie des colonies d’abeilles mellifères, obligeant ainsi les apiculteurs à traiter leurs colonies chaque année. Un régime de lutte contre les acariens largement utilisé est basé sur deux molécules organiques : l’acide formique et l’acide oxalique. Pour assurer une efficacité optimale, plusieurs applications de ces acides à des moments prédéfinis sont recommandées. Ces recommandations s’appuient principalement sur des expériences menées dans des conditions contrôlées. Il n’existe pas d’études évaluant l’efficacité dans des conditions naturelles sur le terrain.

Nous avons recruté 30 apiculteurs dans le cadre d’une étude longitudinale dans trois cantons suisses et suivi la gestion et la santé de leurs colonies pendant deux ans. Nous avons évalué la conformité aux recommandations de lutte contre les acariens et mesuré les taux d’infestation par V. destructor, les indices de productivité des colonies (taille du couvain et récolte de miel) et la mortalité des colonies dans 300 colonies.

Nous avons observé un risque 10 fois plus élevé de mort des colonies lorsque les apiculteurs s’écartaient légèrement du régime de traitement recommandé par rapport aux apiculteurs conformes (odds ratio : 11,9, IC à 95 % : 2,6-55,2, p = 0,002). Le risque de mort des colonies a été multiplié par 25 dans les ruchers avec des écarts substantiels par rapport aux recommandations (odds ratio : 50,4, IC à 95 % : 9,7-262,5, p < 0,0001). Les écarts ont entraîné une augmentation des niveaux d’infestation par V. destructor avant l’hivernage, ce qui était probablement responsable de la mortalité des colonies. Après avoir communiqué aux apiculteurs le lien apparent entre une faible observance et une faible survie des colonies à la fin de la première année, nous avons observé une meilleure observance et une meilleure survie des colonies au cours de la deuxième année.

Nos résultats mettent en évidence l’impact positif de l’observance du schéma thérapeutique recommandé par V. destructor sur la santé des colonies d’abeilles mellifères et la nécessité de mieux communiquer les conséquences d’un écart par rapport aux recommandations afin d’améliorer l’observance. La conformité a également diminué à l’occasion, ce qui laisse entrevoir des contraintes de mise en œuvre du concept qui pourraient être identifiées et éventuellement traitées en détail à l’aide des sciences sociales pour promouvoir davantage la santé des abeilles mellifères.

 

Mots-clés

Apis mellifera ;Lutte antiparasitaire ; Varroa destructor ; Conformité ; Mortalité des colonies Gestion ; apicole

 

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Auteur
Julie Hernandez; Jan Hattendorf; Alexandre Aebi; Vincent Dietemann
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