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2.7 Vespa velutina, frelon asiatique

Le frelon asiatique, Vespa velutina, a été observé pour la première fois en France en 2004 par un horticulteur du Lot-et-Garonne qui importait de Chine des poteries pour bonsaïs. Mais ce n’est qu’à l’automne 2005 qu’il a été découvert par les scientifiques ; ces derniers ont signalé sa présence début 2006 quand son acclimatation a été confirmée.

Lire aide-mémoire Apiservice

 

La lignée introduite en France appartient à la variété Vespa velutina nigrithorax que l’on rencontre du Népal à la Chine ; elle est brun sombre, avec une bande orange sur l’abdomen et des pattes jaunes à l’extrémité. Comme chez tous les frelons, la colonie est annuelle et meurt en hiver à l’exception des futures reines qui hivernent cachées dans un abri. C’est à ce stade qu’elles peuvent être transportées sur de grandes distances via le commerce international.

  En comparant par des analyses génétiques des spécimens de Vespa velutina capturés en France et dans différents pays de son aire d’origine (Indonésie, Vietnam, Chine, Népal), les scientifiques ont montré que la lignée invasive provient bien de Chine, d’une région près de Shanghai où les poteries pour bonsaïs sont fabriquées. Cette étude prouve aussi que seul un petit nombre de reines, voire une seule reine fécondée par plusieurs mâles, a été introduit en France.

La progression de l’invasion est suivie par les chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle qui cartographient la présence de ses nids depuis 2004 sur l’ensemble du territoire.

Le front d’invasion progresse chaque année d’environ 60 km et, en 2017, plus des ¾ de la France sont envahis. Vespa velutina a aussi atteint d’autres pays d’Europe : Espagne en 2010, Portugal en 2011, Italie en 2012 et Allemagne en 2014. Signalé dans le Nord et en Belgique en 2011, il n’y a pas été retrouvé depuis, mais le front d’invasion se rapproche inexorablement.

Vespa velutina  a également été introduit en Corée dans les années 2000 et dans l’île de Tsushima au Japon en 2012. Sa progression confirme les prévisions établies à partir de modèles climatiques : le frelon est capable de se répandre dans une grande partie de l’Europe, mais aussi dans beaucoup d’autres régions du monde en cas d’introduction accidentelle. Le changement climatique (élévation de la température et augmentation des précipitations) risque d’accroître encore son expansion en élargissant les zones climatiques qui lui sont favorables.

Le frelon à pattes jaunes inquiète surtout les apiculteurs, car il s’attaque aux abeilles domestiques. Une évaluation de son impact est en cours d’estimation par les scientifiques, car aucune donnée chiffrée n’existe à ce jour. Il est toutefois certain que la présence du frelon en grand nombre – plus de 10 devant une colonie – peut entraîner la mort de ruches déjà affaiblies par d’autres facteurs de stress.

Les abeilles ne constituent pas ses seules proies et la collecte d’ouvrières avec les prises qu’elles ramènent au nid a permis de montrer que Vespa velutina capture autant d’abeilles que de guêpes et de mouches (environ un tiers chacune), mais aussi une très grande variété d’autres insectes et araignées ; il peut même, à l’occasion, prélever de la chair sur des cadavres de vertébrés.

En milieu urbanisé, où les insectes sont moins variés, les abeilles représentent les deux tiers de ses proies. Le frelon attrape sa prise en vol puis s’accroche à un support pour la dépecer. Il ne conserve que le thorax qu’il ramène au nid pour nourrir ses larves ; lui-même se nourrit de liquides sucrés (sève, miel et miellat) et du liquide protéique régurgité par ses larves.

Un groupe de travail est actuellement chargé de mettre en place des mesures de surveillance, de prévention et de limitation de l’impact de Vespa velutina sur les ruchers. Il teste également un dispositif mécanique de type « muselière » – un grillage placé autour de la planche d’envol éloigne les frelons et diminue ainsi le stress des abeilles qui peuvent continuer à butiner.

                      

 

Progression de l’invasion.

 

Grillage protégeant la planche d’envol.

 

► Lire aussi: Article Vespa velutina

 

Sources:

 

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