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Mois par mois 04 : Avril

L’hiver s’estompe, des nuits peuvent encore être froides mais les journées sont chaudes, en une nuit le gel peut griller toutes les fleurs des fruitiers. La chaleur de la journée, la longueur de l’ensoleillement ne doivent pas nous conduire à un excès d’optimisme, quelques jours successifs de pluie ruinent les floraisons. Prudence donc, c’est le mois où explosent les colonies, le gros travail commence : visite de printemps faire construire, surveillance de l’essaimage, préparation de l’élevage des reines.

La visite de printemps

Par une belle journée (+15°) faire la visite de printemps, on peut l’avoir fait bien avant si le temps est favorable et les fleurs au rendez-vous. C’est une visite longue qui refroidit beaucoup la colonie, le couvain en particulier, les abeilles auront un énorme travail pour évacuer la fumée et remonter en température le couvain qui doit être à 34°C. Il faut nourrir d’un litre de sirop 50/50 après cette visite pour retrouver cette température au plus vite.

Bien noter toute la force de la colonie (estimée en nombre de cadres occupés), la surface du couvain et le nombre des cadres en comportant. Relever le nombre des cadres de miel, de pollen. Éventuellement équilibrer les colonies en répartissant les cadres de couvain (sans leurs abeilles) entre toutes les ruches pour ramener celles qui auraient 6 cadres de couvain à 5 et remonter celles qui n’auraient que 4 cadres de couvain à 5.

Attention cette opération n’est à faire que si l’on est certain de la qualité sanitaire du cheptel, sinon c’est la meilleure manière de disséminer les terribles maladies du couvain. On notera les ruches très fortes qui devront faire l’objet d’une surveillance accrue pour limiter l’essaimage.

En fin de mois à partir des colonies atteignant 6 cadres de couvain, on prélèvera un essaim artificiel. De la ruche souche, on prélèvera un cadre de couvain ouvert, avec toutes les abeilles de ce cadre mais sans la reine qui doit rester dans la colonie souche ! On prélèvera également un cadre de nourriture pollen/miel avec toutes les ouvrières de ce 2e cadre. Ces 2 cadres seront introduits dans une ruchette, entre 2 partitions isolées. On évitera d’éliminer trop d’abeilles de ces 2 cadres lors de la manipulation ; par précaution, on secouera un ou deux cadres supplémentaires de couvain de la souche, de manière à renforcer le nucleus en nourrices, bien sûr sans emporter la reine qui reste dans la colonie souche. Mettre cette ruchette dans un lieu frais et totalement obscur. Au bout de 48h, on peut remettre le nucleus dans le rucher. Il sera nourri 2 à 3 fois/semaine avec ~250 cc de sirop 50%. 25 jours plus tard, on contrôle la présence d’une reine et le début de sa ponte, on sera inspiré de traiter 1 fois avec de l’acide oxalique avant l’operculation du couvain ; on profite également de marquer cette reine dès la confirmation de la ponte. La création d’un nucleus au printemps a de multiples avantages : augmentation du cheptel, sélection de lignées royales apportant satisfaction, diminution du risque d’essaimage et baisse de la pression du varroa dans la ruche souche.

Cette visite de printemps sert à programmer l’ensemble des activités au rucher sur toute la saison. On identifie les colonies fortes, les faibles, celles qui produiront sans doute du miel, celles qui sont trop fortes serviront pour faire des essaims artificiels, les faibles à surveiller, à détruire ou à réunir.

 

Construire des rayons

L’époque se prête au démarrage de la construction des rayons pour renouveler les cadres de corps et faire des pièges à varroas. Les cadres cirés seront mis contre le dernier cadre de miel et pollen jouxtant le couvain. Lorsque le cadre est construit aux 2/3, on le retourne ; lorsqu’il est construit sur l’autre face également aux 2/3, on le glisse entre deux cadres de couvain. En nourrissant en cas de froid de pluie, on arrive à faire construire jusqu’à 4 cadres cirés. Progressivement on les déplace au centre de la ruche et ainsi les cadres centraux vieillis seront progressivement mis sur les bords puis évacués à l’automne.

Pour éliminer une partie des varroas par destruction de couvain de mâles se fait aisément en plaçant de chaque côté du nid à couvain un cadre de hausse bâti ; les abeilles poursuivront en dessous un rayon riche en cellules de mâles. Une fois pondu et operculé ce rayon surnuméraire sera découpé et détruit, les femelles varroas qui apprécient particulièrement les phéromones des larves de mâles seront éliminées par ce procédé, on réduirait de 25 % le volume des varroas présents dans les colonies. On peut refaire l’opération une fois avant la pose des hausses, chaque cycle demande 21 jours. Mettre une punaise sur la tête du cadre de hausse permet de le repérer rapidement. On notera que 100 abeilles sont porteuses à la naissance jusqu’à 225 varroas. Cet acarien vit 90 jours, l’abeille environ 45 jours l’été. La pression du varroa sous le double effet de sa vitesse de reproduction et sa longévité devient rapidement un hôte totalement délétère pour les colonies.

 

Contrôler varroa

Il sera temps de vérifier la densité des varroas présent. On compte les varroas  et si on dépasse 3 varroas par jour, la colonie doit être traitée immédiatement et ces traitements interdisent d’en faire une colonie de production car le risque de trouver des produits chimiques inhabituels dans le miel conduit à la plus extrême prudence (voir fiche traitement d'urgence).

 

Contrôler la fièvre d’essaimage

Lorsque les populations sont très fortes, jusqu’à 8 cadres de couvain, le risque d’essaimage est majeur. Un coup de froid bloque la ponte de la reine et les conditions sont rapidement réunies. En effet, que la surface du couvain fermé devienne supérieure à celle du couvain ouvert et le nombre des nourrices disponibles devient brusquement plus important que celui des larves à nourrir. Les abeilles suralimentent certaines larves et en font des reines. Cet indicateur est à bien comprendre, car cette inversion, couvain ouvert/couvain fermé, sur une forte colonie annonce l’essaimage prochain. Dès l’apparition de cellules de reines operculées il faut faire de l’essaimage artificiel.

Chaque cadre contenant des cellules de reines est mis dans une ruchette avec un autre cadre de couvain et un cadre de miel, le tout couvert d’abeilles. Ces cadres peuvent être pris dans d’autres ruches. On complétera de cadres bâtis. L’essaim réussit d’autant mieux que le nombre des abeilles emportées est important.

Si on fait cette manœuvre pour stopper le risque d’essaimage sur une très forte colonie qui n’a pas encore produit de cellules de reines, on prend un cadre de couvain avec des cellules pris dans une autre ruche (sans ses abeilles), on ne prendra que deux cadres de couvain fermé (le plus possible) avec leurs abeilles dessus dans la ruche à affaiblir mais on brossera des abeilles situées sur trois cadres de couvain, on saigne ainsi la colonie en la privant d’une partie de ses nourrices.

Un essaim artificiel sera nourri en continu et devra atteindre 5 cadres en fin de saison, il sera prêt pour passer l’hiver et servir pour des réunions l’année prochaine.

 

Stimuler les colonies

Nous avons dit dans un précédent article que le nourrissement doit correspondre à une stratégie précise, pour réaliser un objectif assigné à tout ou partie du rucher. Un nourrissement spéculatif pour faire démarrer le couvain très rapidement peut être fait très tôt en saison à condition de le faire avec parcimonie. Très peu de sirop, environ 250 cm3 par ruche et une ou deux fois, guère plus. Le tout accompagné d’une surveillance pour vérifier que les colonies ne démarrent un essaimage qu’il faudrait contrôler en cas de survenue.

Par contre, pour l’élevage des reines, il est important de stimuler les colonies souches et éleveuses. Des sirops appropriés permettront d’apporter un surcroît de protéines pour stimuler la ponte de la reine et la production de gelée royale chez les abeilles nourrices. Là encore, la surveillance des colonies s’impose car il serait dommageable qu’une stimulation intempestive produisent des essaimages alors que ce qui est visé est d’en atteindre la limite pour réunir les meilleures conditions de l’élevage artificiel.

 

Réunir les essaims de l’an passé

Pour améliorer le rendement des colonies et tenir constamment le rucher avec des jeunes reines, seule manière de disposer de fortes colonies, il est indispensable de procéder à des réunions. A l’évidence ce ne sera fait qu’entre populations de qualité, au moins du point de vue sanitaire. Les ruchettes de l’an passé seront fortes, sinon réunir deux colonies faibles n’a jamais produit une colonie puissante si la faiblesse est due à la qualité de la reine ou à l’état sanitaire des colonies.

On opère en fin de journée, il est indispensable de rechercher la vieille reine, l’enlever puis opérer la réunion dans la foulée. On met au centre d’un corps de ruche propre les cadres de couvain de la ruchette avec toutes les abeilles (bien que certains auteurs indiquent que le fait d’utiliser un corps de ruche étranger aux deux colonies n’a pas d’effet particulier, mais c’est pratique).

De la ruche ancienne et orphelinée on tire tous les cadres de couvain que l’on met contre le nid à couvain de la colonie qui vient d’être installée, puis on flanque de part et d’autre tous les cadres de pollen puis de miel. Nourrir. Ainsi est-on sûr de l’âge de la reine, le fait de mettre tous ses cadres de couvain ensemble et elle avec, la protège d’éventuelles attaques des abeilles nouvelles venues. Pour réduire les risques de bagarre on parfume tout le monde au pulvérisateur avec un peu d’Eucalyptus.

J’opère ainsi depuis des années et je dois avouer humblement que le risque majeur est celui de l’essaimage quelques temps après si la colonie devient de ce fait trop forte. Mais il est toujours temps de faire de nouveau un essaim artificiel surtout avec les reines à naître que l’on aura élevé dès que possible.

 

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Autor:Jean Riondet
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