Le pissenlit
Le pissenlit, Taraxacum officinale de son nom scientifique et communément appelé « dent de lion », est une fleur de la famille des Asteraceae. C’est une plante herbacée vivace (qui vit plusieurs années) très répandue dans tous les milieux, surtout sur les sols riches en nutriments, en plaine comme en montagne, jusqu’à 2500 m d’altitude ; sa floraison commence au mois d’avril et est à son point culminant au mois de mai, mais elle se prolonge, de manière moins prononcée, jusqu’à l’automne, surtout si l’été est sec et chaud.
Au jardin elle est souvent considérée, malheureusement, comme une mauvaise herbe, car elle est envahissante et difficile à extirper ; d’ailleurs, si on n’enlève pas complètement la grosse racine ancrée dans la terre, elle va repousser de plus belle !
La tige de cette plante est creuse et ne présente pas de feuilles ; celles-ci sont disposées à sa base, en rosette, et sont découpées en lobes triangulaires dentés. L’inflorescence (disposition des fleurs sur la tige) est composée de nombreuses fleurs jaunes possédant les organes sexuels mâle (étamines) et femelle (pistil). Après la fécondation l’ovaire du pistil évolue en un petit fruit sec constitué d’une graine surmontée d’une sorte de plumeau en forme de parachute, ce qui facilite sa dissémination par le vent. L’ensemble de ces graines forme une belle sphère soyeuse blanche qui se défait au moindre souffle.
Le pissenlit produit une grande quantité de nectar et de pollen, ce qui en fait une plante de grand intérêt pour les abeilles. Le pollen, jaune-orange vif, est récolté surtout le matin ; sa teneur en protéines et en acides aminés est basse, mais il est quand même récolté abondamment par les abeilles, qui profitent d’une des premières floraisons abondantes du printemps.
Le nectar est également butiné principalement le matin ; sa teneur en sucre est plutôt élevée, mais c’est surtout la densité des fleurs qui fait son intérêt apicole. Le nectar se retrouve dans les miels de toutes fleurs, mais peut aussi donner un miel mono-floral dans les régions où cette fleur est très fréquente, même en Valais par conditions exceptionnelles.
Le miel de pissenlit est jaune éclatant, comme la fleur ! Sa cristallisation est rapide, à cause de sa haute teneur en glucose. À l’analyse pollinique, qui sert généralement à déterminer l’origine florale, le pourcentage de pollen de pissenlit s’avère pourtant très faible : c’est un exemple de sous-représentation du pollen dans le miel ; ce sont d’autres caractéristiques (couleur, consistance, cristallisation, proportion fructose-glucose, etc.) qui permettent de le qualifier.
Sources
Silberfeld, C. Reeb, Les plantes mellifères, 2016
Agroscope, Sources importantes de pollen et de nectar pour les abeilles mellifères en Suisse, 2020
Piquée, Les plantes mellifères mois par mois, 2014
Auteurs divers, Le traité Rustica de l’apiculture, 2002