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10 règles pour la bonne pratique apicole

Il n’y a pas une seule bonne pratique apicole. Par contre, il existe des règles basées sur le bon sens et l’expérience des apiculteurs chevronnés voire professionnels. Si la reine est bien le moteur de la colonie, la propreté de la ruche, la lutte contre le varroa, les stratégies anti-essaimage, l’emplacement du rucher et la mise en hivernage sont tout aussi importants pour le bon développement de la colonie en vue d’une belle récolte de miel.

1 Bonne reine

Les reines choisies par l’apiculteur doivent être élevées dans le luxe d’une ruche en excellent état, garnie de cadres adaptés. Le couvre-cadre permettra la pose d’un nourrisseur qui sera nettoyé régulièrement pour éviter l’apparition de moisissures. La hausse sera séparée du corps par une grille à reine. L’apiculteur veillera à ce que ses reines de qualité soient fécondées par de nombreux mâles issus de lignées performantes. En effet, il ne sert à rien de sélectionner une reine de valeur pour la féconder par des mâles provenant de colonies à problème. De même, une reine mal fécondée, par ex. lors de mauvaises conditions météo ou en fin de saison lorsque les mâles se font rares, ne donnera pas satisfaction. La reine doit être en parfaite santé, en particulier sans contamination par un virus ou un champignon. Son intégrité physique est également importante. Le marquage ne doit pas coller les ailes, les yeux ou les antennes. Lors des manipulations on évitera d’arracher une patte pour ne pas compromettre le travail de cette machine à pondre.

2 Bonne généalogie

Le choix d’une race d’abeilles bien adaptée à l’environnement local est primordial. En effet, une abeille méditerranéenne aura du mal à affronter les rigueurs d’un climat continental et inversement, une abeille adaptée au froid risque de ne pas supporter une étuve estivale. La race doit correspondre aux attentes de l’apiculteur, par ex. précocité de couvain, douceur, propreté, tenue des cadres… La race sélectionnée doit pouvoir résister aux problèmes communs, par ex. mycoses. L’apiculteur sélectionnera une race dont la production de miel satisfera ses exigences commerciales et dont la consommation modérée pendant l’hiver permettra à la colonie d’éviter de connaitre la famine. La race détermine également des particularités quant à son élevage : abondance du couvain, tendance à l’essaimage, acceptation d’une nouvelle reine, comportement face à une réunion de colonies, douceur…

NB : une reine « moyenne » dans une colonie forte surpasse une reine « excellente » dans une colonie faible.

3 Lutte anti-varroa

L’apiculteur sélectionne des lignées dont la résistance naturelle au varroa est bien développée. Les traitements anti-varroa sont appliqués au moment optimal par rapport à la cinétique de multiplication de l’acarien, en tenant compte des effets secondaires attendus et de l’accumulation des résidus dans les cires. Le but du traitement n’est pas d’éradiquer le parasite car un traitement trop violent met la colonie en péril et sélectionne les résistances. Par contre l’objectif est de maintenir la charge parasitaire à un niveau suffisamment bas pour permettre à la colonie un développement satisfaisant tout au long des années.

4 Contrôle de l’essaimage

L’anticipation de la croissance de la population d’une colonie donnée est LA clé de la pratique visant à contrôler l’essaimage. La ponte n’est de loin pas constante et varie en fonction de multiples facteurs dont la température, la météo, les apports de pollen et nectar, l’équilibre entre les différents stades de développement des abeilles (nourrices versus butineuses) ... L’apiculteur modifie à la demande le volume à disposition de la colonie pour loger le couvain ou pour le stockage des réserves en introduisant des cadres gaufrés ou bâtis selon la saison. La hausse est posée au moment de la miellée de printemps, en se rappelant que ce volume supplémentaire nécessite beaucoup de calories donc une consommation importante de miel pour maintenir une température adéquate. La population peut être artificiellement contrôlée par le prélèvement de cadres de couvain fermé contenant de nombreuses abeilles sur le point de naître. Le volume occupé par les abeilles après leur émergence est 3 x plus grand que le volume des alvéoles operculées contenant les nymphes. La réduction de la population avant une forte miellée permet de limiter le risque d’essaimage.

5 Choix de l’environnement

L’apiculteur acquiert un équipement en parfaite condition d’utilisation. Son matériel est en bon état, propre et fonctionnel. Il n’y a rien de plus ennuyeux d’ouvrir une ruche, de constater un problème et de ne pas pouvoir le résoudre par le manque du matériel spécifique (par ex. marquage d’une reine sans la peinture correspondant à la couleur de l’année). La qualité de la cire utilisée détermine l’aptitude de la colonie à bâtir les nouveaux cadres Introduits et la rapidité de stockage du miel dans les hausses. Les cires de qualité médiocre, contenant des résidus ou étant coupées avec de la paraffine, attirent moins les abeilles. Une cire de qualité « bio », provenant de déchets d’alvéoles ou de sa propre production améliore la construction et le stockage des réserves. L’emplacement d’un rucher par rapport aux ruchers des alentours est important quant aux risques liés à la dérive des abeilles et la transmission des pathologies (varroa, maladies infectieuses ou fongiques…) La situation du rucher par rapport aux cultures agricoles environnantes conditionne l’exposition aux pesticides. Un contact privilégié avec les agriculteurs voisins et des traitements effectués hors floraison permettent de diminuer l’impact sur les colonies. Le rucher sera implanté si possible sur un emplacement sec, bien orienté par rapport au soleil en hiver, en partie ombragé l’été et à l’abri du vent. L’apiculteur dispose enfin d’un équipement « extraordinaire » fonctionnel : véhicule adapté aux accès plus ou moins carrossables, remorque pour le déplacement d’une colonie après une division, éventuellement pour la pastorale, matériel de levage, sangles, treuil, …

6 Assez de place au bon moment

Le volume occupé par les abeilles est relativement aisé à estimer : le visuel des cadres permet de voir si ceux-ci sont bien couverts ou non. Pour estimer une population : 1 dm² bien recouvert compte environ 130 individus. Un cadre Dadant densément recouvert d'abeilles compte 1400 individus par face. Le volume occupé par le couvain est plus difficile à apprécier car il est habituellement logé au centre du cadre et s’étend sur une surface plus ou moins étendue. On parle d’une ou plusieurs mains/cadre. Le volume occupé par le pollen est difficilement chiffré car sa surface est souvent en forme de couronne autour et au-dessus du couvain. Le volume des réserves en miel est inégalement réparti sur plusieurs cadres autour du couvain. Seuls les cadres de rives sont habituellement réservés exclusivement au stockage de la nourriture plus ou moins operculée. Tout l’art consiste à mettre à disposition de la colonie suffisamment de place… au bon moment.

7 Assez de nourriture adaptée au bon moment

Au sortir de l’hiver la ruche est soupesée pour estimer les réserves à disposition de la colonie qui va reprendre son activité. En cas de réserves jugées insuffisantes, mettre à disposition du candi placé le plus proche possible de la tête des cadres où se trouve la grappe et éviter que les abeilles ne meurent engourdies par le froid. Au printemps, le sirop 50% est donné avec précaution car il stimule intensément la ponte de la reine et peut favoriser l’essaimage de mai. En été, un nourrissement d’urgence avec du sirop 50% se donne après dépose de la hausse pour éviter un stockage de sucre dans le miel. Dès la fin de la récolte, le nourrissement obligatoire se fait par du sirop 75% pour faciliter le travail de transformation des ouvrières. Dès fin septembre, le nourrissement est à proscrire pour épargner les futures abeilles d’hiver.

8 Que des ruches en bonne santé

Éviter de stresser la colonie est La règle à observer lors de la visite de la ruche. Un peu de fumée est souvent utile, pas toujours indispensable. Le port de la voilette est conseillé, pas celui de gants. Une manipulation des cadres dans la douceur est gage d’une douceur de la colonie surtout si le moment est bien choisi : absence de vent ou d’orage, sortie des butineuses, réserves de nourriture suffisantes, avoir du temps… Il est inutile de vouloir à tout prix s’occuper d’une colonie qui chroniquement pose problème quant à son développement. Non seulement l’activité de l’apiculteur s’en trouve surchargée et sans retour sur investissement, mais cette colonie peut poser problème par rapport au pillage et aux transmissions des pathologies. Une colonie faible sera réunie à une autre colonie (forte) en se rappelant que la réunion de 2 colonies faibles donnera toujours 1 colonie faible. Vouloir sauver à tout prix une colonie bourdonneuse, en tentant d’introduire plusieurs reines qui ne seront pas acceptées, n’a pas de sens. Il vaut mieux disperser cette colonie hors de sa ruche et miser sur ses colonies saines. La mise en hivernage de la colonie se fait en automne. Il est inutile de conserver une colonie faible, avec peu de réserves, dont la reine est âgée : elle ne passera pas l’hiver. Il est beaucoup plus intelligent de procéder à une réunion de celle-ci avec une ruche forte. L’apiculteur reste proactif tout au long des saisons quant aux réserves de nourriture, à la vigueur de la reine, aux traitements en fonction des chutes naturelles des varroas et à l’espace à disposition.

9 Mise en hivernage

Les préparatifs avant l’hiver sont primordiaux. Les réserves de nourriture sont soupesées ou mieux les cadres de miel sont comptés et pesés. Une ruche 12 c doit avoir environ 15 kg de réserves de miel pour passer l’hiver sans craindre une famine en février, à la reprise de la ponte. Les réserves de pollen sont également importantes à estimer. La surface de 2 cadres parait justifiée. La protection contre le froid permettra à la grappe de se déplacer progressivement vers les réserves de nourriture. Le couvre-cadre sera recouvert d’une isolation de type polystyrène expansé. La protection contre l’humidité est indispensable car la température au centre de la grappe favorise la condensation qui a tendance à se former à l’arrière de la ruche. Une bonne ventilation prévient ce problème. Les cadres non peuplés sont extraits de la ruche au profit d’une (deux) partition afin de diminuer le volume à chauffer. La protection contre les ravageurs nécessite la réduction des grilles d’entrée dont l’apiculteur dégage les éventuelles branches ou feuilles tombées en automne. Toute mesure qui permet de prendre soin des abeilles qui prennent soin des abeilles d’hiver est la bienvenue.

10 Sécurité alimentaire

Le miel ne doit pas entrer en contact avec des germes potentiellement dangereux : dès la manipulation des cadres lors de la pose des hausses et jusqu’à la mise en bocaux (stériles), un soin tout particulier est nécessaire. La propreté de la miellerie et des outils d’extraction est primordiale. L’humidité est l’ennemi no 1 du miel très hygroscopique qui ne sera jamais entreposé sans être couvert. Après contrôle de l’hygrométrie (<18.5%) et une fois conditionné, le miel est entreposé au frais, à l’abri de l’humidité et de la lumière. Il cristallisera progressivement suivant ses composés.

Quoi de plus ?

Une (in)formation continue permet d’améliorer ses connaissances. Se rappeler que si Google est ton ami, les publications sur les forums ne proviennent pas toutes de spécialistes reconnus. Être capable de sacrifier une colonie pour sauver tout un rucher. Être capable de faire face à une situation engageant le pronostic vital.

 

Autor
Kim Flottum & C. Pfefferlé
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